• Porteur du projet : Chloé Gautier
• Date : 2015-2016
• Dernière mise à jour : 01/03/2016

Le contenu du mémoire est à consulter en ligne ou grâce aux pdf, voir les liens ci-dessous. Le mémoire se compose de trois parties :

I-Rapport de stage (stage Little Marc Jacobs, stage Hall Couture, Interview Alice Gras)

https://chloe-gautier.atavist.com/untitled-project-dbr2g

II-Mémoire (synthèse)

https://chloe-gautier.atavist.com/narration-textile

me_moire.pdf

III-Annexes (ATC, Fiche de lecture, Interview-sondage, Dispositif Technique)

https://chloe-gautier.atavist.com/untitled-project-tdy98

03-annexes.pdf

IV-Version anglais https://chloe-gautier.atavist.com/untitled-project-gk027

INTRODUCTION

«Longtemps je me suis couché de bonne heure». Marcel Proust débute ainsi son roman «Du côté de chez Swann, à la recherche du temps perdu» par l’évocation d’une temporalité marquante universelle, qui rythme notre vie. L’instant qui illustre une certaine frontière, marquée par l’alternance du jour et de la nuit, l’intersection de deux mondes : celui du réel et du rêve. On peut ainsi dire que le sommeil est la surface qui sépare le visible de l’invisible, l’impalpable, où se confronte les certitudes du jour et les terreurs de la nuit. Le sommeil soulève une multitude d’énigmes plutôt inquiétantes et fascinantes, il laisse perplexe et c’est pourquoi il a inspiré de nombreux artistes, tel que Marcel Proust, Andy Warhol, Dali, Kandinsky… Pourquoi se sont-ils interrogés sur ce moment du coucher, au cours duquel on se retrouve seul, pour faire face à l’endormissement, et s’abandonner à l’inconnu, au nul part..?

Il est 20h, c’est l’heure d’aller se coucher. Il est 20h et c’est l’heure de la nuit… Cette heure fatidique, a été pour la plupart d’entre nous, la source de nombreuses angoisses dans notre enfance. Car la nuit, le noir, l’obscurité, la solitude, le silence, peuvent susciter la prolifération de nombreuses peurs, angoisses et phobies chez les enfants. Ce qui peut fortement altérer leurs capacités à se détendre, et s’abandonner au sommeil, pour ainsi voyager dans des abîmes oniriques, mais là encore celles-ci peuvent se révéler angoissantes si elles deviennent des cauchemars. Moment inéluctable et sûrement essentiel pour le développement de l’enfant, c’est pourtant dans le sommeil et autour de celui-ci que naissent les plus grandes peurs du sujet.

En effet ce rituel, marque un passage difficile pour chaque individu, en général l’enfant se retrouve complètement seul, uniquement dans sa chambre, à ce moment forcé du coucher. Ce dernier reçoit un ultime baiser de ses parents, il se blottit contre son doudou à l’odeur rassurante, désormais cerné dans sa couette douillette… Ses parents s’éloignent doucement, leurs voix se dissipent, ils appuient sur l’interrupteur, et la chambre vacille dans le noir ! Seul un fin liseret lumineux découpe la porte dans l’obscurité de la chambre, car désormais la clarté est à l’extérieur, de l’autre côté de la porte. La lumière est éteinte, les bruits se réveillent, et soudain sa chambre devient un espace inconnu, où l’immobile s’anime, une chambre qui devient le terrain propice aux rencontres menaçantes. Le sujet est figé, comme coincé, prisonnier de son propre corps, il ne cesse pourtant de scruter chaque recoins de sa chambre nébuleuse de vie. Ne pas quitter le regard, ne pas fermer les yeux, ne pas s’endormir, car dans l’obscurité tout semble possible et surtout le pire !

Comment l’enfant se rassure t-il ? D’où viennent ces peurs et angoisses ? De quoi a-t-il peur ? De quoi sa peur a-t-elle peur ? Comment s’apaise t-il face à ces manifestations de son propre imaginaire ? Quelles troubles révèlent-elles ? Ont-elles une utilité ? Que signifient-t-elles ?

Tout cet ensemble de questionnement est nécessaire afin que je puisse me saisir parfaitement de cette temporalité si atypique et révélatrice du développement de l’enfant et de son monde psychique. Car avoir peur ne ferait-il pas grandir ?

Petite, j’ai été sensible aux peurs, et notamment à de nombreux cauchemars récurrents et intenses. Ce qui a suscité une certaine inquiétude du côté de mes parents. Car les parents sont directement liés et impliqués dans ce rituel et tiennent un rôle, une responsabilité plus importante qu’ils ne peuvent le croire. Quel est leur rôle et leur implication dans ce moment du coucher ? Que révèlent les relations enfants-parents ? Que peuvent-elles provoquer ?

Nous pouvons alors nous demander quels sont les outils et les stratégies développées consciemment ou inconsciemment par les enfants pour faire face à ce moment du coucher et à la trilogie des peurs infantiles qu’il engendre : l’obscurité, la solitude et le silence ? Le développement psychique et de l’imaginaire de l’enfant jouent-ils un rôle ? De quelle manière interviennent-ils ? Quelle est la place de l’imaginaire et des histoires ? Est-il important d’instaurer des rituels qui précèdent le coucher ?

Et la chambre d’enfant elle, théâtre de toutes ces aventures mystérieuses et oniriques, a t-elle une responsabilité, est-elle support de ces troubles nocturnes, angoisses, désirs, et fantasmes ? Car, elle est un véritable témoin de notre enfance, présente dés le début, elle observe et participe à notre évolution, donc a t-elle une implication particulière, significative, dans notre aptitude et aspiration à grandir ? Ne nous aiderait-elle pas finalement à devenir des individus ?

C’est pourquoi je souhaiterai m’interroger plus largement sur la problématique suivante : Comment les enfants peuvent-ils vivre le moment du coucher et ces angoisses plus sereinement, tout en grandissant ?Italique

• L’empire des signes de Roland Barthes.

• Marques & récits, la marque face à l’imaginaire culturel contemporain de Bruno Remaury.

• Propaganda, comment manipuler l’opinion en démocratie d’Edward Bernays.

• L’étoffe du diable, une histoire de rayures et de tissus rayés de Michel Pastoureau.

• Textile, innovations et matières actives de Florence Bost

• “Faut-il interdire les écrans aux enfants ? de Bernard Stiegler et Serge Tisseron. * ”Objets transitionnels de Donald Woods Winnicott.

• Chambre : pièce d’habitation où l’on dort, cocoon, identitaire, intime.

• Corps : partie matérielle de l’être humain, par opposition à l’esprit, à l’âme.

• Dormir : être plongé dans le sommeil, être immobile, ne manifester aucune activité. «être mort = qu’il dorme en paix».

• Geste : mouvement du corps, de la main, des bras, de la tête… porteur ou non de signification.

• Imaginaire : qui est créé par l’imagination, qui existe dans l’imagination (des craintes imaginaires). Se dit de certaines coniques ou quadriques dont aucun des points n’a ses coordonnées réelles.

• Illustration : action d’éclairer par des exemples un développement abstrait, ce qui a de la valeur d’application, de vérification, de démonstration. Action d’illustrer un ouvrage destiné à impression.

• Motif : Ce que dans la réalité visible, un peintre, un dessinateur, choisit comme sujet, comme modèl. Structure visuelle expressive ou décorative, dans le spectacle extérieur ou dans l’oeuvre. Dessin, ornement, le plus souvent répété, sur un support quelconque élément qui assure une unité.

• Narration : récit, exposé détaillé d’une suite de faits. Manière dont les faits sont racontés.

• Nyctinastie : ensemble des mouvements provoqués chez certaines plantes par l’alternance du jour et de la nuit (ces nasties sont dues à des variations de la température ambiante (thermonastie) ou de l’éclairement (photonastie).

• Nuit : durée comprise entre le coucher et le lever du soleil et pendant laquelle ce dernier n’est pas visible. Obscurité plus ou moins grande qui accompagne cette durée, «fait de ne rien comprendre, d’être dans le noir, ténèbres intellectuelles, aveuglement, ignorance…»

• Projection : action de projeter une matière, fait d’être projeté, projeter des choses, des sentiments, des émotions sur quelque chose, quelqu’un, ailleurs.

• Rêve : fait de rêver, activité onirique. Production psychique survenant pendant le sommeil et pouvant être partiellement mémorisée.

• Rituel : ensemble des règles et des habitudes fixés par la tradition. Ensemble d’actes, paroles et objets, codifiés de façon stricte, fondés sur la croyance en l’efficacité d’entité non humaine et appropriés à des situations spécifiques de l’existence. Manière de faire habituelle, dans une société, dans une temporalité, anthropologie, qui vise à capter et orienter une force occulte. Geste, symbole, prière…

• Sommeil : Etat physiologique périodique de l’organisme (notamment du système nerveux) pendant lequel la vigilance est suspendue et la réactivité aux stimulations amoindrie (on distingue une phase de sommeil lent, profond & réparateur, et une phase de sommeil paradoxal, caractérisé par le rêve).

• Temporalité : caractère de ce qui se déroule dans le temps.

• Textile : qui peut être divisé en fibres propres à être tissées (lin, laine…). Se rapporte à la fabrication des tissus, industrie textile. Textile artificiel : fibre textile fabriquée à partir de produits naturels / Textile synthétique : fibre textile fabriquée par synthèse à partir du charbon, du pétrole (nylon, orlon).

• Hall Couture : premier espace de co-working de mode à Paris.
• Alice Gras : Fondatrice d’Hall Couture, du TextiLab, de la Fashiontech & de la Fashiontech Showroom.
• TextiLab : Chaque jeudi soir, Hall Couture accueille une communauté indépendante, nomade : le Textilab. Ce moment favorise le travail collaboratif, le partage des connaissances, c’est un temps pour brainstormer notamment sur les textiles innovants, intelligents et connectés. La seule «contrainte» est de tout documenter.
• DataPaulette : Un hackerspace textile Parisien, un monde de la «bidouille» couturière, où on expérimente en vue de création technologique et traditionnelle, un univers maker/hacker, où on se plait notamment à hacker des machines traditionnelles (machine à tricoter).
• Alice Giordani : Elle est maker au sein de DataPaulette, elle anime également des ateliers e-textile pour le Textilab & fait partie de la Fashiontech.
• Claire Eliot : Designer & Creative Technologist, fait parti de la Fashiontech
• Paris Maker Girls : Groupe pour les femmes et les filles qui s’intéressent au mouvement maker, il propose des ateliers (arduino, lilypad…).
• LFO : Fab-lab de Marseille, situé à La Friche, de nombreuses machines sont à dispositions.
• Make it Marseille : Nouveaux Fab-lab Marseillais.