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Enquête d'ornement

Mémoire de recherche en Design
Anne-Sophie Lacombe

Version Téléchargeable

Livre 1 > enquete_d_ornements_l1.pdf
Livre 2 > enquete_d_ornements_l2.pdf
Livre 3 > enquete_d_ornements_l3.pdf

Résumé

Lorsque j’ai commencé ma recherche sur la question de l’ornement, je m’intéressai à ce refoulé de l’histoire des arts, adoré pour sa gratuité, sa beauté libre sans finalité et détesté pour les mêmes raisons. Un ornement parure, faire valoir, décoration et garniture. Clairement un agrément, une valeur ajoutée qui a pour but d’embellir et de témoigner d’une certaine richesse, d’une certaine dignité à laquelle il rend honneur. Le Grand Robert de la langue Française (édition 2011) défini l’ornement comme « Un détail ou objet sans utilité pratique, qui s’ajoute à l’ensemble pour embellir». L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert insiste sur le spectateur affecté et la notion de plaisir liée au beau. L’ornement préoccupe. En politique il est emblème et symbole considéré comme vecteur de pensée, conçu pour être admis par tous avec plus ou moins de violence selon le régime en vigueur. Dans la religion, entre catholiques et protestants, Orient et Occident, détourner ou démontrer la puissance de dieu, la question de l’ornement est d’ordre morale et spirituelle. Enfin l’architecture conçoit comme deux entités séparées la construction première et l’ornement secondaire et dans une logique de temporalité, l’ornement est un rajout. Manifestement l’ornement semble poser problème en ce qu’il confronte Beauté et Utilité, en ce qu’il est défini comme secondaire et dangereusement envahissant

C’est en avançant sur ce chemin de l’ornement-décor-superflu que j’ai commencé à comprendre qu’il existe une autre définition de l’ornement comme système de répétition d’un motif et qu’au-delà de questionner l’utile et le beau, l’ornement pose plus profondément aujourd’hui la question de l’altérité. L’autre c’est celui à l’extérieur de nous, c’est un semblable qui peut aussi être celui à la culture différente de la nôtre. L’ornement décor tel que nous le connaissons est issu de la pensée occidentale elle-même héritière de la pensée Grecque de Platon, d’Aristote, des stoïciens, des sceptiques, d’Epicure, d’Epictète et de Saint-Augustin. Une pensée axée sur la perception du monde, une pensée en orbite autour de l’Être qui se veut universelle, où la valeur esthétique de l’ornement est celle d’un « beau » forcément distinguable de « l’idée » en ce qu’il est lié à la sphère sensible. Or si l’Art contemporain part en guerre contre le beau et si l’occident condamne l’ornement, ce n’est pas le cas dans toutes les cultures. C’est là que j’ai compris que pour saisir l’ornement il fallait regarder au-delà de la pensée occidentale, et s’apercevoir que l’ornement est absolument immense, une immensité dans laquelle je ne peux être exhaustive.

Si je ne peux m’arrêter à une période de l’histoire, si je ne peux me focaliser uniquement sur une de ces pratiques ou un de ces aspect, mon travail sera à l’image d’Aby Warburg, un « échantillonnage du chaos », un travail de collage varié où j’irais chercher ce qui me touche, ce qui en moi fait sens, les individus, les œuvres, les idées. Essayer de comprendre d’où me vient cet attrait, cette fascination, pour les corps incrustés de bijoux, les jardins et les palais, la profusion des motifs et cette sensation de vertige. En abordant la question de l’ornement au-delà du vrai, du faux ce travail à pour enjeu d’en dénouer l’entrelacs, le temps d’un exercice, chercher ce qu’il peut bien cacher en son nœud.

« Philosopher c’est s’écarter » François Jullien

Ouvrir un chemin à l’écart des autres et prendre ses distances avec le monde, non pas pour être ailleurs mais pour être nul part. François Jullien, philosophe et sinologue Français, a construit une philosophie de l’écart, de l’écart entre la pensée Grecque et la pensée Chinoise. Il explique combien il est nécessaire de décentrer son regard occidental afin de regarder autrement, vers d’autres systèmes de pensée qu’il nomme « les impensés » et la culture Chinoise ainsi mise en miroir s’avère être cet ailleurs parfaitement dehors, parfaitement autre. Quand on pense au « nu », par exemple, c’est pour nous une nudité qui réduit l’homme à son essence, la garantie d’une pureté à la Adam et Ève, de vérité du modèle. Ce même « nu » est inexistant en Chine parce que ce qui fait forme c’est la transformation continue, « parce que la même circulation énergétique traverse les veines de la montagne et celles du corps humain […] et les vêtements dans leurs plis, leur mouvements, leur ampleur, les ondulations de la manche, de la ceinture,… extériorisent la circulation intérieur de ce souffle énergétique ». Quand l’Occident regarde, la Chine respire et peindre c’est mettre en œuvre ses « inspirations ». Pourquoi penser exclusivement un être qui regarde ou un être qui respire quand penser les deux c’est déployer ses capacités d’existence ? Pourquoi n’avons-nous pas de philosophe des saisons ?

Lien vers le Projet | Le FALBALAB |FALBALAB

// Bibliographie

+ Owen Jones La grammaire de l'ornement
+ Jacques Dewitte La manifestation de soi 8-)
+ Christine Buci Glucksmann Philosophie de l'ornement
Adolf Loos Ornement et crime
Aloïs Riegl Questions de style

// Problématique

Que met en œuvre l'ornement ? En quoi est-il un besoin fondamental ?

// Lexique

Lexique ici :mind_map_lacombe.pdf

// HELLO !

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wiki/memoires/ornement/ornement.txt · Dernière modification: 2015/07/07 15:11 (modification externe)