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L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique

Porteur(s) du projet : Maïwenn Renault
Date : 11/2016
Livre: L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique





Walter Benjamin - L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique


L'AUTEUR
Walter Bendix Schönflies Benjamin est né en 1892 à Berlin dans une famille de la bourgeoisie juive. Il est philosophe, critique littéraire et critique d’art, historien de l’art, traducteur (notamment de Balzac, Baudelaire et Proust) Contraint à l’exil sous l’Allemagne nazie, il se réfugie à Paris en 1933. Il débute l’écriture de L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductivité technique, cette étude, publiée de façon posthume en 1955, dans laquelle il aborde un important sujet dans son oeuvre: la perte de l’aura de l’oeuvre d’art. Étant une capitale littéraire par excellence, Paris est également source de rencontres inédites pour Walter Benjamin: Franz et Hélène Hessel, la photographe Gisèle Freund, James Joyce et André Gide qui fréquente comme lui la salle de lecture Richelieu de la BnF. Walter Benjamin vivait dans des conditions de vie très prévaires à Paris. Lorsque la France est envahie par l’armée d’Hitler, il tente de traverser la frontière espagnole, en vain. Après avoir sombré dans le désespoir, Walter Benjamin se donne la mort le 26 septembre 1940.

L'OEUVRE
Depuis le début de la civilisation jusqu’au XXe siècle, la fabrication d’objets uniques à laissé place à la fabrication d’objets en série, on parle de l’arrivée de la culture dite de masse. Dans cette transition du singulier au multiple l’auteur observe ce bouleversement qui est en train de se produire à son époque. Il part de cette constatation pour développer une thèse sur la déperdition de l’aura mais aussi une réflexion sur la dimension politique et sociale de l’art à l’époque de la reproductibilité technique. La reproductibilité technique de l’ère industrielle a ébranlé notre compréhension des œuvres et les processus même de création artistique. L’aura qui définit l’œuvre d’art traditionnelle est définit par des critères intrinsèques , l’authenticité, l’originalité ou la non-copie. Mais ces critères ne sont plus de mise, selon Walter Benjamin. Il faut savoir que l’oeuvre d’art à toujours été reproductible, mais c’est bien grâce à la lithographie que la reproduction est mise en masse sur le marché. Cependant c’est bien la photographie qui métamorphose la reproduction en substituant l’œil à la main, puis le film va achever ce que contenait virtuellement la photographie. Ainsi pour Benjamin le développement des techniques de reproduction ont modifié la perception du spectateur qui pense que l’art est plus accessible. Ainsi l’avènement de l’œuvre d’art contemporaine réside dans sa dimension de masse.





I L’essor de la reproductibilité
Le point de départ de l’essai affirme la constante reproductibilité évoqué par Benjamin : «L’œuvre d’art a toujours été fondamentalement reproductible.», cela était possible avec les élèves et artistes dans l’apprentissage ou la quête du gain. Pour lui, l’art est par nature reproductible. Cette observation permet de réfléchir sur le rôle et la place de la reproduction dans le champ artistique. À travers la technique de reproduction il y perçoit le changement de réception des oeuvres passées. Ces nouvelles technique de reproduction sont perçu comme de nouvelles formes d’art. Il écrit l’évolution à travers une chronologie des techniques de reproduction qui ont totalement renversé le monde artistique. Un seul moyen de reproduction était connu par les grecs, la fonte et la gravure. Seul les bronzes, les terres cuites et les pièces de monnaie étaient les seuls œuvres tirés de la reproduction en série. Aucun autre objet ne pouvaient être reproduit dans une unicité et sur un mode technique. Ensuite viennent s’ajouter la gravure sur cuivre et la gravure à l’eau forte qui s’ajoute à la gravure sur bois. Au XIXeS arrive la lithographie, cette technique est fondamentalement nouvelle, c’est un procédé rapide, et c’est surtout une technique qui permis pour la première fois la possibilité à l’art graphique de mettre ses produits sur le marché. «L’art graphique, grâce à la lithographie, fut en mesure d’accompagner le quotidien de ces illustrations. Il se mit à suivre l’allure de l’imprimé. Très vite, tout juste quelques décennies après l’invention de la lithographie, il fut cependant surpassé par la photographie.» Comme en témoigne Walter Benjamin, la photographie fut un tournant dans la posture de l’artiste, la main est libérée des obligations artistiques les plus lourdes du processus de reproduction de l’image. Une rapidité qu’il n’y avait pas avant : une prise photo qui saisi plus vite que la main ne dessine. Benjamin compare cette rapidité d’exécution à l’allure de la parole. Puis arrive un grand tournant dans cet essor de la reproductibilité : le cinéma, la capture filmique de scène. «L’opérateur de cinéma, en tournant la manivelle de la caméra en studio, fixe les images aussi rapidement que l’acteur dit son texte. Si la lithographie contenait virtuellement le journal illustré, il en fut de même de la photographie avec le film parlant.» À cette période cela semble être une évidence,une évolution aux allures «logique» l’auteur site Paul Valéry dans son essai : «Comme l’eau, comme le gaz, comme le courant électrique viennent de loin, dans nos demeures, répondre à nos besoins moyennant un effort quasi nul, ainsi serons-nous alimentés d’images visuelles ou auditives, naissant et s’évanouissant au moindre geste, presque à un signe.» L’évolution de la reproduction avait dépassé un cap, elle était enfin accessible à tous. L’oeuvre d’art fut diffusée en masse, elle devenait plus accessible, plus visible et surtout très abordable, cela permettait à chacun d’en faire son objet. L’auteur était aussi enthousiasme sur les possibilités apportées par le cinéma par exemple, un vrai de perception de la réalité, cela permet de voir des élément invisible à l’oeil humain « nous ouvre l’accès à l’inconscient visuel, comme la psychanalyse nous ouvre l’accès à l’inconscient pulsionnel». Cette nouvelle façon de percevoir l’art interroge Benjamin, l’oeuvre d’art ou l’objet sera t’il toujours authentique, ne perd t’il pas son authenticité ?


II- L’aura, définition, signification
Pour Walter Benjamin la reproduction mécanisé ne pouvait être des plus parfaite, celle-ci ne pouvait pas reproduire exactement l’oeuvre d’art dans sa totalité, un manque apparaissait «le hic et nunc» traduit ainsi : «l’ici et le maintenant» de l’oeuvre. C’est une perte de l’authenticité qui se caractérise, il n’y a plus d’unicité de son existence, au lieu même ou elle se trouve : « ce qui fait l’authenticité d’une chose est tout ce qu’elle contient de transmissible de par son origine, de sa durée matérielle à son pouvoir de témoignage historique » L’authenticité n’est pas reproductible pour Walter Benjamin. Elle est une incarnation de la transmission de l’histoire de l’objet, de son origine de ses altérations du temps et de ses possesseurs, ainsi impossible à dédoubler. « On pourrait dire de façon générale, que la technique de reproduction détache l’objet reproduit du domaine de la tradition » L’auteur résume cela à travers la notion d’aura «ce qui dépérit à l’époque de la reproductibilité technique de l’oeuvre d’art c’est son aura.» comme une déstabilisation de la tradition. On peut définir l’aura comme une apparition du divin, à la fois lointain et proche, invisible et omniprésent, ainsi on peut penser qu’il y a un lien entre le culte du divin et le culte de l’oeuvre d’art. Une notion singulière d’espace temps, qu’il qualifie comme étant «l’unique d’un lointain si proche soit il» Une contradiction du terme qui est à la foi lointain et proche, cela représente un caractère unique dans l’espace et dans le temps d’une oeuvre d’art, cela en fait vraiment sa spécificité et son unicité. Benjamin recourt à un exmple pour illustrer son propos : «Reposant l’été, à l’heure de midi, suivre à l’horizon la ligne d’une chaîne de montagnes ou une branche qui jette son ombre sur celui qui repose, c’est respirer l’aura de ces montagnes ou cette branche ». Ainsi pour que l’aura d’un objet soit présente, il faut qu’il soit authentique et unique pour Walter Benjamin.

Ce qui se dégage de sa réflexion est l’accent posé sur la relation oeuvre- spectateur, la perception du spectateur s’est modifié avec le développement des techniques de reproduction, il a aussi l’impression que l’art lui est plus accessible. Paradoxalement cette omniprésence de l’image révèle son absence. La mutation de l’aura causée par les nouvelles techniques de reproductions de l’art ont permis de réve-éler le sens politique et social de l’art, c’est l’essor de l’exposition. «Posséder» reviendrait à «perdre». A la lecture de se livre on perçoit petit à petit la déperdition de l’aura qui était citée au début de l’essai comme : «l’unique d’un lointain si proche soit il» que l’on pourrait considérer comme «multiple si proche soit-il» avec le développement de la photographie et du cinéma. L’oeuvre d’art perd son aura.


III- Déclin de l’aura
Tout d’abord l’auteur nomme ce changement de production et ces transformation sociales par une formule devenue célèbre : Le déclin de l’aura. Une première étape vers la déperdition de l’aura avait été franchie lorsque les premiers moyens de reproductibilité avaient vu le jour, « avec la gravure sur bois, on réussit pour la première fois à reproduire le dessin, bien longtemps avant que l’imprimerie permit la reproduction de l’écriture ». C’est dans la section IV de l’essai que Benjamin rend compte des conditions techniques modernes de la reproduction. Il y développe le phénomène de diffusion de l’oeuvre d’art à volonté, et de façon général tous les objets, « détachent l’objet reproduit du domaine de la tradition», ici la tradition pourrait évoquer le culte. La reproduction n’est en aucun point l’identique, c’est une transposition dans un support que l’on peut appeler inauthentique, les circonstances sociales peuvent expliquer ce déclin, il y a un désir de se rapprocher au plus près possible des objets, on a là une perte du lointain et d’autre part une perte de l’unicité causée par la standardisation de l’unique. À cette période il y a un montée de la société de masse, celle favorise le déclin de l’aura «rendre les choses spatialement et humainement plus proches de soi». Walter Benjamin voit un intérêt dans l’art non auratique, pour lui on peut y voir une puissance d’instruction et ainsi d’ouverture aux masses, à la base destinées à des personnes privilégiées. Il y voit d’autres points positifs, comme esthétique, c’est à dire par exemple à travers la prise photographique, celle-ci permet de distinguer un plus grand nombre de détails, ou bien un meilleur angle de vu «toute intimité cède la place à l’éclairement des détails». Avec le bouleversement des conditions de production et de réception de l’oeuvre d’art, Walter Benjamin prédit la fin de l’aura dans une société désormais de masse, «rendre les choses plus proches de soi spatialement et humainement est une demande des masses actuelles tout aussi insistante que leur tendance à vouloir évacuer l’unicité de chaque réalité à travers sa reproduction, dans la réception de cette reproduction.» Benjamin pense que les hommes veulent avec la reproduction technique réduire les écarts entre les oeuvres et les hommes, il en tire un critique des attitudes face à l’art et aux traditions en général. Il y a eu un glissement du caractère auratique, c’est à dire, le regard qui est porté sur une toile est différent que celui qui est porté sur une photographie ou sur un film, l’homme ne se sent pas privilégié, il n’y a plus cette relation cultuelle qui s’installe entre l’oeuvre et l’homme.








Tout d’abord il faut savoir que cet essai fut écrit à une periode ou les moyen de reproduction n’était pas les même qu’aujourd’hui, mais il nous présente cet periode de l’histoire comme un moment charnière au début du XXeS. «L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique» développe les conditions de production et de réception de l’oeuvre d’art, avec de nouveau moyen de reproduction qui ont bouleversé le monde de l’art : la photographie et le cinéma. Walter Benjamin nous parle d’âme de l’objet, cet âme qui se dégage de l’objet d’art ou de l’objet unique crée une vibration et une sensation singulière qui ne serait pas perceptible si l’objet était changé d’emplacement ou bien même qu’il soit reproductible. Les oeuvres provenant des techniques de reproduction de masse, comme la photographie et l’imprimerie, ont participé à la déperdition de l’aura qui est propre à une oeuvre dites «unique». Dans son ouvrage Walter Benjamin est précurseur, sa pensée sera dite comme prémonitoire, cela prend place avec le dadaïsme qui désacralise l’oeuvre d’art en la rendant éphémère par exemple. Puis le Pop Art, qui ne nécessite pas toujours de l’intervention de l’artiste, Walter Benjamin avait vu juste, l’art prenait un tournant. L’industrialisation prend une place majeur, la reproductibilité, les copies et sa déclinaison dans d’infinis sous-modèles ne cesse plus, pour l’auteur l’aura disparaît à la création même d’un second.

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