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wiki:projets:open-frac:cnn

Qu’est-ce que la médiation ? Nous avons eu l’occasion de nous poser cette question lors d’une soirée exceptionnelle organisée au FRAC Marseille, le 21 novembre 2014. OpenFrac est une présentation inédite d’œuvres, certaines de Marie Reinert pour son exposition temporaire Défense Yokohama, d’autres de Jerom Bellissen et Thomas Hirschhorn qui appartiennent au fond. Les élèves accompagnés des membres du FRAC ainsi que des professeurs, ont pu proposer une médiation de leur choix sur ces œuvres. C’était un challenge de taille à relever dans un temps court. Chaque groupe formé à saisi la difficulté de l’installation d’une médiation. Le professeur de langue, Christine Orsola, nous a parallèlement sensibilisé sur les enjeux d’une définition du mot et du métier de médiateur à travers le monde. Il faut donc comprendre que la médiation est un savoir en mouvance, non déterminé et qui est affaire de point de vue. Cette problématique dans le monde de l’art est malheureusement trop souvent ignoré mais il nous est donné l’occasion d’exprimer notre approche personnel à l’occasion de l’OpenFrac, comme le public en général lors de MuséoMix. Notre groupe, formé des étudiants : Camille Cornec, Morgane Guillaume, Audrey Herd-Smith, Marine Laurent, Laurie Crosnier et Julien Stahl ont eu la chance de travailler sur la sculpture de Thomas Hirschhorn, nommée CNN et créée en 2002. Faites de ruban adhésif, de carton et de feuille doré de basse qualité, cette gigantesque chaine est curieusement une des plus petites œuvre de l’artiste. L’artiste suisse né en 1957 est amateur de construction en carton prenant place dans tout un espace d’exposition ou d’installation dans la ville ou au moins de longue série de papier annoté. Il propose toujours une représentation poétique, certains diront maladroite mais charmante, du monde d’après lui. A travers des matériaux pauvres, il équilibre la grandeur de ses installations et montre ainsi toujours une modestie et une volonté de rencontrer le public. Il est très impliqué dans les débats de notre société sur ses valeurs et ses mœurs et ses œuvres questionnent principalement sur les flux et les connexions de notre monde. Personnellement, nous avons d’abord vu dans l’œuvre CNN la critique des médias. Une chaine exhubérante, bling-bling, qui n’est en fait constitué que de toc : un mensonge. En le raccordant au travail précédent de l’artiste, nous comprenons ici une critique des flux d’informations saturés avec ces multiples chaînes d’information continue. Breaking news. Puis s’amusant à y reconnaitre Booba ou Lady Gaga, nous apprécions pleinement l’humour de l’artiste, toujours décalé et provocant. Reviens la question de la médiation, en prenant en compte l’organisation initiale du lieu (l’atelier workshop du FRAC) et l’œuvre, comment faire entrer en scène le public pour une expérience com- mune enrichissante ? Nous sommes d’accord pour que notre travail garde une certaine retenue afin de ne pas monopoliser la relation public-œuvre-artiste sur un seul aspect, mais nous espérons aussi la rendre plus intense, d’avantage dans l’interaction comme le sont les autres œuvres de l’artiste qui appellent souvent à l’intervention du public. Aussi trois objectifs sont toujours présents à notre esprit durant la réalisation du projet : préparer le visiteur à la ren- contre de l’œuvre, l’inviter au dialogue avec l’artiste et sa sculpture, faire écho au premier et second degré très rafraichissant de l’artiste. C’est ainsi que nous commençons à recréer l’espace d’un salon de notre quotidien autour de l’œuvre. Rappel à notre télévision, devenue pièce maitresse de notre maison.

—–cf photo de laurent ?? globale #1 —–

À cela, nous ajoutons une installation sonore diffusant des extraits de journaux télévisés du monde en- tier simultanément de quatre sources, que nous ren- dons manipulables grâce à des télécommandes (de télévision bien sûr !). À travers ces extraits évoquant des sujets dénués d’intérêt comme la météo, des sujets à scandale typiques souvent appelés marronniers ou des événements marquants pour le monde entier comme l’attentat du 11 septembre, nous accompagnons la question possible de l’artiste sur la qualité des informations partagés sur CNN. Nous invitons le public à zapper le son via les télécommandes mises à disposition, mais leur action n’a que pour seul effet d’augmenter brusquement le volume d’une source sonore ou d’une autre. Ainsi la saturation de l’espace reste toujours présente (comme celle des flux d’information) et le public semble impuissant face à la surpuissance de média comme CNN. L’interaction du public avec l’œuvre peut continuer avec les magazines disposés sur la table basse. Composés spécialement pour l’occasion, ils reprennent les chartes graphiques de revues people ou de revues d’art en présentant en première de couverture l’artiste et son œuvre. Le cartel de l’œuvre est manipulable, présentant bien la possibilité de plusieurs points de vue sur l’artiste mais surtout l’autodérision dont il est capable. À l’intérieur est présent de nombreux articles de fond sur les médias et leur pouvoir, l’«effet CNN», afin de proposer au public d’en apprendre plus sur les problématiques soulevés par l’artiste.

—-conclusion sur création d’une ambiance autour de l’oeuvre, remerciement à Stéfanie, France, François, équipe FRAC et prof.

wiki/projets/open-frac/cnn.txt · Dernière modification: 2015/01/27 13:31 (modification externe)