OUTILS NUMÉRIQUES ET PRATIQUES DU LOGICIEL LIBRE

Bien que l’on note une expansion du nombre de créatifs dans le champ du design, la production graphique, elle, s’est standardisée avec le monopole d’Adobe sur le marché des logiciels de création. Ces programmes visent à simplifier la démarche créative et conduisent à une homogénéité des visuels. L’autodidacte peut ainsi – au même titre que le graphiste expérimenté – créer en peu de temps et d’une manière très intuitive. Si la majorité des graphistes se contente de cette offre, un problème subsiste néanmoins avec cette standardisation : le designer, supposé être un créatif, est contraint à subir l’outil.

Comment le créatif peut-il reprendre en main son outil de création? Comment peut-il se distinguer, sortir des sentiers battus?

 

Les logiciels libres qui émergent depuis les années 90 sont une réponse à cette problématique d’appropriation. Ils sont des alternatives à la création classique conçue et diffusée par Adobe. Ils proposent une posture active de la création afin de ne pas laisser la facilité de l’outil guider les choix graphiques. Ce principe de logiciel libre voit le jour en 1983, lorsque Richard Stallman met au point un système d’exploitation libre, destiné à raviver l’esprit de coopération des communautés hacker. Depuis, plusieurs logiciels libres, dont certains en open source *, ont vu le jour et tendent peu à peu à s’imposer comme les outils incontournables de la création future. Le logiciel Processing est un de ces logiciels. Il est un espace d’expérimentation ouvert dans lequel le design ne suit plus une didactique visuelle mais un principe de code. Le processus de création étant différent, les productions qui en découlent le sont également. La pratique du logiciel libre est surtout intérressante dans le champ de l’expérimentation car il permet au créatif d’avoir une place active en remaniant son code. Il est une matière maléable. La pratique de tels programmes permet surtout de penser la variation et l’aléatoire et enrichi ainsi le vocabulaire graphique.

 

Les étudiants du DSAA sont encouragés à questionner ces langages alternatifs. Ils sont en contact avec l’association Réso-nance qui organise des open ateliers autour de pratiques liées aux nouveaux outils numériques. Ainsi plusieurs projets ont vu le jour grâce à Processing et d’autres programmes issus du bending**.

open source *

La désignation open source s’applique aux logiciels dont la licence respecte des critères précisément établis par l’Open Source Initiative, c’est-à-dire la possibilité de libre redistribution, d’accès au code source et aux travaux dérivés.

source http://fr.wikipedia.org/wiki/Open_source

 

Le circuit bending**

Il désigne l’activité qui consiste à court-circuiter de façon volontaire des instruments de musique électroniques de faible tension électrique, fonctionnant sur piles (jouets pour enfants munis de haut-parleur, effets pour guitare, petits synthétiseurs) de façon à créer de nouveaux générateurs de sons. Il mêle spontanéité et aléatoire.

source http://fr.wikipedia.org/wiki/Circuit_bending

 

 

Article réalisé grâce aux recherche de Kévin Donnot dans son mémoire sur «les outils numériques et le design graphique»