Mon mémoire traite de la capacité du lecteur à interpréter et le texte et du support de lecteur à transmettre au lecteur la vision de l’auteur en le faisant entrer dans l’histoire. Afin de traiter ce sujet j’étudierai dans un premier temps l’histoire de la lecture et de l’écriture ainsi que l’évolution de son support le plus commun: le livre. Par la suite je traiterai de la lecture comme production de sens pour enfin étudier la place de lecteur au sein de l’expérience de lecture.
L’apparition de l’expression écrite a transformé les usages et les comportements, elle est aujourd’hui présente au sein de toutes les sociétés. Elle voit le jour en 33000 avant Jésus Christ par le biais des calculis utilisées pour compter le bétail. Les différents supports d’écritures reflètent les sociétés auxquels ils appartiennent ainsi que leur culture mais également le progrès au fil des âges. Les premiers messages écrits se tracent sur des tablettes d’argiles, c’est peut-être une des raisons pour lesquelles, nous effectuons aujourd’hui un retour au support « tablette ». Par la suite, on invente des encres et du papyrus issue de la feuille de roseau, puis des parchemins. En Grèce antique il était d’usage d’envoyer des missives sur des tablettes de cire réutilisables.
Vers le IIe siècle le parchemin laisse place au codex, proche du livre, format plus économique permettant une écriture recto verso. Avec l’apparition du codex nous pouvons constater l’augmentation de la demande liée au livre. Dès le 4éme siècle apparaissent des dispositifs éditoriaux signalant les séparations entre plusieurs parties du texte, les mots sont d’abord séparés part des points, puis des espaces.Vers le 13éme siècle on commence à découper le texte en paragraphe ce phénomène rend les textes plus mémorables et plus lisibles.
C’est en 1445 que Gutenberg imprima la première bible, l’invention de l’impression fut motivée par le besoin de transmettre les connaissances. La composition du texte se complexifie alors, elle comprend désormais des titres de chapitres, des notes marginales référencées par des lettres, une table des matières… La composition du texte influencé la manière de lire, elle peut être différente selon les significations du texte. En effet la mise en texte suit les consignes de l’auteur. Elle permet d’adresser des instructions au lecteur dans le but de définir la juste relation au texte afin de garantir une bonne lecture. De cette façon l’auteur impose un protocole de lecture et place le lecteur là où il veut qu’il soit. Ces instructions sont basées majoritairement sur la typographie et la découpe du texte, elles sont mise en place par l’éditeur lors de l’impression. Elles peuvent suggérer des lectures différentes d’un même texte. L’organisation typographique traduit donc l’intention éditoriale, il est centré sur la relation auteur/lecteur.
L’écriture est un codage du langage oral qui est considéré par les anthropologues comme le seul langage naturel, car il ne nécessite pas d’éducation, seul l’acquisition d’une langue déterminée implique une procédure d’acquisition. Les signes graphiques de l’écriture constituent la suite des paroles. Les difficultés de lecture ne sont pas dues à la graphie, mais au système de correspondance entre la séquence graphique et la séquence parlée. La production de texte nécessite une segmentation du langage. Cette segmentation peut se faire de façon syllabique, autrement dit une unité de son correspond à une unité de sens. Le sens est donc établit à partir du son. La difficulté se trouve dans les opérations de recomposition des unités signifiantes par les règles de correspondance graphie/phonème. Il s’agit donc de comprendre comment les unités sont-elle segmentés. Par la suite il faut rompre la syllabe pour en extraire le phonème, cette phase peut être considérée comme un obstacle à l’apprentissage de la lecture car, en français un même phonème peut avoir de graphies différentes. La langue française est donc basée sur des unités combinatoires qui sont à la foi son et sens.
L’enseignement de la lecture vise à transformer les valeurs et les habitudes des différents groupes sociaux qui en sont la cible ; le livre a pour but d’engendrer la cohésion sociale. Au 19éme siècle l’apprentissage de la lecture était synonyme de pouvoir. Selon la psycholinguistique la communication écrite est une communication différée, le lecteur est amené à décoder un message. En accompagnant ce message d’images, on facilite l’apprentissage et la compréhension de la lecture.
Les manières de lire ont variées au fil des siècles, du 9éme siècle au 11éme siècle en France, la lecture était plutôt orale, mais au 13éme siècle la pratique de la lecture silencieuse commence à se répandre, elle est principalement pratiquée par les aristocrates laïques. Cette évolution dans les pratiques de lecture engendre un rapport au livre plus aisé. La lecture a voix basse est facilitée par la séparation des mots par des points, puis des espaces. Il faut cependant une certaine habileté pour lire à voix basse, c’est la raison pour laquelle la lecture à voix haute est toujours pratiquée dans les milieux les moins aisés.
Au 18éme siècle, on tente de créer un mobilier fonctionnel adapté à la lecture, rendant plis aussi la consultation des ouvrages. (voir Roue à livre). À cette même époque, la lecture à voix haute rassemble la famille et enseigne les commandements religieux. Une opposition se crée donc entre la lecture silencieuse citadine et la lecture à voix haute populaire et paysanne.
Lire ne signifie pas comprendre mais déchiffrer. Cela consiste à donner du sens à un texte. Ce sens est produit par des séquences, cependant on ne donne pas forcément le même sens au texte que son auteur. « Lire, c’est constituer et non pas reconstituer un sens » dit Jean-Marie Goulemot. Notre culture, notre histoire personnelles et nos lectures antérieurs influencent le sens donné au texte lut. La lecture est donc plurielle, la compréhension d’un texte varie en fonction de chacun, on vient alors se demander qui détient la bonne lecture? Rousseau avait pour but de diriger la lecture de ses lecteurs en leur indiquant comment l’aborder. Il rend l’histoire réel et tente de se faire passer comme un simple éditeur, il sème le doute quant à l’origine de ces textes.
Lire c’est donc reconnaitre une structure signifiante. Peut-on alors considérer l’image comme une sorte d’ énoncé pictural? S’apparente-t-elle a une phrase composée d’éléments graphiques qui s’articulent pour former un tout? Lors de la lecture d’un texte illustré l’im