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Motif_ContreMotif - Tatoue-moi si tu peux

  • Porteur du projet : Fabienne Edern et Anaïs Béchet
  • Date : 03/2016
  • Contexte : Expression Plastique

Note d'intention

Constats

Le Château Borély et son Musée des Arts décoratifs, de la faïence et de la mode, présentent une sélection de 2500 oeuvres (mobilier, céramiques, verres, tapisseries, objets d’art, collections de mode et d’accessoires). L’ensemble des oeuvres met en avant un intérêt certain pour le motif. Pour notre part, nous nous sommes plus particulièrement attachées aux motifs que présentait le lieu en lui-même, bien avant la collection présentée. En effet, le musée mêle une scénographie contemporaine avec une collection antérieure.

Pistes de réflexion

Ayant été très intéressées par la muséographie, nous avons immédiatement engagé divers pistes de recherche :

  • la confrontation du contemporain et de l’ancien
  • la singularité des salles
  • le sol en tant que motif
  • la salle en tant que motif
  • l’importance donnée aux miroirs et aux reflets
  • le mélange de 2D et de 3D mis en avant via les trompes l’oeil

Nous retrouvons toujours une idée de perception et de rupture dans toutes ces pistes, c’est pour cela que nous avons décidé de nous attarder sur ces problématiques. PERCEPTION : Action de percevoir par les organes des sens ; idée, compréhension plus ou moins nette de quelque chose ; événement cognitif dans lequel un stimulus ou un objet, présent dans l’environnement immédiat d’un individu, lui est représenté dans son activité psychologique interne, en principe de façon consciente. RUPTURE : Fait, pour quelque chose, de se rompre, sous l’effet d’un effort excessif ou trop prolongé ou d’un choc ; pour un état, une action, d’être interrompu brusquement ; cessation soudaine et marquée de l’accord, de l’harmonie qui existait entre des éléments.

Prémices du projet

Le projet se concentrera donc sur les notions évoquées précédemment et consistera à l’élaboration de tampons réalisés par nos soins. Ces derniers seront imprimés sur des feuilles transparentes à l’aide de deux types d’ancres, une première visible à l’oeil nu et une deuxième perceptible uniquement à la lumière noire. Le tout formera une balade visuelle progressant en même temps que la déambulation du visiteur dans l’installation située dans la « Salle de bains ». Les feuilles transparentes seront placées les unes derrière les autres afin de créer différents points de vue du projet. Il sera possible de passer entre chaque panneaux afin de les visualiser individuellement ou de se placer face à l’ensemble de l’installation pour contempler la succession des panneaux venant créer un nouveau motif (chaque motif individuel une fois regroupé donnera un nouveau motif global).

Évolution du projet

Le motif à travers la culture

Le motif est présent à travers différents supports dans le musée : les objets, la tapisserie, le sol… Le spectateur est alors amené à déambuler et à contempler cette multitude de motifs et ornements. Nous nous sommes donc demandées si à travers ce parcours le spectateur ne pouvait pas devenir acteur, support, de motifs porteurs d’un message et d’une culture ? Notre projet a donc pour but de confronter les personnes physiques à la perception de leurs reflets à travers différentes cultures. L’utilisation de la tampographie nous ramène aux notions artisanales et les imperfections que cela engendre, c’est également un procédé similaire à celui utilisé par les tatoueurs. Le corps devient alors support de l’ornement. Cet enjeux contemporain est interrogé par l’humain lui même qui modifie de plus en plus son apparence corporel via différentes techniques (maquillage, piercing, chirurgie esthétique, tatouage…). Très vite, nous avons porté un grand intérêt pour la dualité entre tatouages contemporains et originels. En effet, l’un permet d’embellir, séduire, provoquer… alors que l’autre renvoie à la notion d’appartenance à un groupe, à une tribu… À ce titre il nous paraissait inintéressant de questionner l’esthétique des tatouages contemporains, en révélant via la lumière noire leurs origines symboliques. Le tatouage est en effet l’un des nombreux ponts entre passé, présent et futur. Le Château Borély a également changé ses usages, tout d’abord château, aujourd’hui musée. Nous pouvons nous interroger sur les fonctions qu’il occupera le siècle prochain. De plus, le spectateur est, grâce à notre installation, au coeur de la salle de bain, pièce où la perception en est le maître mot (miroir déformant, reflets…).

Références

De nombreux artistes ont travaillés sur ces notions, nous pouvons particulièrement mettre en avant les travaux de Victor VASARELY, Daniel BUREN et Ardan ÖZMENOGLU qui ont tous trois oeuvrés autour de la perception et de la rupture via divers techniques et moyens. Dans un premier temps, Victor VASARELY, peintre franco-hongrois considéré comme le père de l’op art, se jouait de la perception optique en créant des illusions et des jeux optiques. Il explorait plus particulièrement le vide et le plein, les formes, la couleur et son absence. Nous pouvons remarquer ces manipulations dans sa peinture sur verre « Sorata-T » de 1953, où il explore transparence, accumulation et géométrie. Ensuite, Daniel BUREN, artiste-peintre-sculpteur français, met en avant dans ses oeuvres la dualité entre différentes perceptions possibles du monde. Nous pouvons le souligner ici avec « Monumenta » au Grand Palais et son travail de vitrage in situ pour « Sainte Marie » où dans les deux installations il travaille la couleur via la lumière et la transparence, l’accumulation provoque alors la création d’un paysage imaginaire et onirique. Enfin, Ardan ÖZMENOGLU, artiste contemporaine turque, nous propose avec sa sculpture de verre tridimensionnelle nommée « Platanus orientalis » une représentation parallèle des arbres qui via la superposition de plusieurs plaques donne une impression de relief et de 3D.

La tampographie est un médium apprécié des artistes comme ici avec LE TAMPOGRAPHE SARDON qui joue avec les tampons de différentes manières comme l’accumulation ou la superposition. En effet, les transparences créées par le médium permettent de détourner les couches classiques d’impression comme avec son travail « Roaaarr » où chaque tampons coloré apporte une nouvelle caractéristique au tigre de Sibérie. De plus, son travail intitulé « Céramiques » constituant un coffret de 25 tampons reproduisant des motifs de carreaux de céramique ancienne (azulejos portugais, arts and craft de l’époque victorienne, hispano-mauresques et art nouveau) permet de jouer avec les surfaces et de créer de nouveaux motifs à chaque juxtaposition.

Le musée Borély a, comme notre projet aspire à le faire, essayé d’imaginer son avenir. En effet, en 2014, le CRIC (Codesign Ressources Innovation Cultures), a fait émerger des dispositifs de médiation numériques innovants via l’expérimentation « Borély Hacking ».Le projet permettait à des artistes, étudiants en design, experts, usagers du musée de remixer ce dernier et mettre en scène des scénarios de médiation innovants sous la forme de séquences vidéo.

Finalisation

wiki/projets/motif-contremotif/motif-contremotif/fabienne-edern/fabienne-edern.txt · Dernière modification: 2017/04/24 21:55 (modification externe)